De ce moment réel dont il était la trace

Tout le monde a des souvenirs. 
Et le temps passant, un même souvenir évolue, se transforme, laissant peu à peu s’échapper tout ce qui lui restait de ce moment réel dont il était la trace.

Il existe bien des manières de s’accrocher à nos souvenirs. Ainsi les objets peuvent être des parfaits points d’encrage de ces moments, les seuls éléments existant encore réellement, tangiblement. 

Nous avons interrogé plusieurs femmes sur la question du souvenir, en leur demandant de choisir un objet et un souvenir qui lui est lié. 
Les mots, messagers de la mémoire, sont des balises universelles nous permettant 
de reconstruire à notre tour une image de ces souvenirs sous forme de natures mortes allégoriques.
Dans nos images, l’objet, seule relique matérielle, est caché par un tissu. On l’interprète, on l’imagine comme on le fait avec les souvenirs qui ne sont que des réinterprétations de moments passés, on les réécrit autant de fois qu’on se les remémore, autant de fois qu’on les raconte.

Si nous avons choisi de faire participer uniquement des femmes à ce projet, c’est pour tenter de rééquilibrer un peu plus le ratio hommes/femmes, à notre petite échelle, de témoignages et de récits que l’on peut retrouver aujourd’hui.

Aux côtés de ces natures mortes composées, des métaphores florales symbolisent cette evanescence de la mémoire qui s’estompe et nous emportent dans un voyage onirique. 

Il existe autant d’images d’un même souvenir que de personnes qui l’imaginent.